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mercredi 16 juillet 2014

La modification corporelle, les gens et moi.

Cet article a été écrit pour le blog Cadavrexquis, à la base.
Vous pouvez retrouver le lienici <. Allez faire un tour, c'est super cool.

« Mais tu feras comment quand tu seras vieille ? »

Un article sur le tatouage (entre autres), ça me trottait. Alors quand Alabama m’a demandé d’en écrire un, j’ai dit oui évidemment, sans trop savoir où j’allais. Parce que la modification corporelle dans toutes ses pratiques, je pourrais en parler pendant des heures sans m’arrêter. Alors je vais essayer de vous construire tout ça, et sans trop m’énerver. Parce qu’évidemment, je parle de mon expérience, avec mon point de vue, mais je pense pas être la seule concernée. Du coup pour lire tout ça, je vous conseille d’être bien installé, avec un truc à boire, à manger, à fumer, m’enfin peu importe. Parce que ça risque d’être long.

Pour la suite de la lecture : MC = modification corporelle. Parce que c’est long à écrire d’une part, et puis ça englobe le tatouage, le piercing, et d’autres trucs.

Puisqu’il faut un début, je vais vous raconter un peu ma vie (j’adoooore raconter ma vie tu sais). La MC ça m’attire depuis longtemps, bien longtemps. Je sais pas exactement quand ça a commencé, mais j’ai deux épisodes précis en tête. Le premier vers quoi… huit ou neuf ans, j’ai vu sur une pochette d’album une dame la bouche ouverte et un truc sur la langue. J’ai demandé à ma maman ce qu’elle avait, « c’est un piercing ». Alors j’ai dit que j’en aurai un pareil quand je serai grande, mais « ça te passera ». Mes fesses ouais. Le deuxième, à peu près à la même période, ma maman s’est fait tatouer un petit truc dans le dos. Elle rentre à la maison, ça m’a fascinée. Pareil, je veux quand je serai grande. Bon, je vais vous avouer un truc archi honteux : je voulais absolument me faire tatouer le portrait de Leonardo di Caprio entre les seins. Heureusement, entre temps, j’ai grandi.

Le tatouage, j’avais bien compris qu’il fallait que j’attende mes dix-huit ans pour passer le cap. Le piercing par contre, ça me démangeait sévèrement. Alors à mes quatorze ans, j’ai absolument voulu en avoir un (comme quoi, c’est pas passé). J’ai fait du forcing à crever puisqu’il me fallait l’autorisation parentale (mais vraiment, genre lettres de négociations, grève de la faim et tout. J’ai tenu quelque chose comme quatre jours si ma mémoire est bonne). J’ai fini par avoir une bonne proposition : si j’avais au moins 80/120 à mon Brevet, je pouvais me faire percer le nombril. Mais comme je trouvais ça moche j’ai demandé le cartilage de l’oreille. Riez : j’ai eu 82/120. Du coup, oreille percée. Avec les 4 trous que j’avais déjà, je commençais ma petite collection. Ensuite, il a fallu attendre. Genre longtemps. Puis je vous passe les galères que j’ai eues (faute à moi-même, j’ai acheté un bijou pourri qui m’a infectée, j’avais la flemme de le remplacer). A dix-sept ans, après des nuits entières passées à lire tout ce qui concerne la MC sur Internet (oui, TOUT), je suis passée chez Abraxas avec ma maman pour m’acheter un nouveau bijou, clean celui-ci pour mon oreille. Parce que j’en avais un peu marre de cette infection, quand même. Et là, le miracle : ma maman a demandé au gentil monsieur si le piercing de la langue était dangereux. Il l’a rassurée, j’ai eu l’autorisation, le lendemain j’étais percée après avoir dû faire la promesse que j’irai pas trop loin (… ahahahahahahah, je t’aime maman). Elle s’est dit que si le monsieur était pas mort avec tous les piercings qu’il avait et les bras noirs de tatouages, je devrais m’en sortir vivante. Puis j’ai enchaîné, pluuus ou moins avec autorisation parentale : j’ai commencé à me faire écarter le lobe (6mm depuis, et ça restera comme ça, même si je galère à trouver des bijoux avec un trou aussi « petit »), un troisième trou au lobe, un microdermal au cleavage (un implant entre les seins si vous préférez).




Et puis j’ai eu dix-huit ans. Le jour même, je me suis offert le premier labret en toute légalité. La fête quoi. Puis mon premier tatouage, au poignet, petit pour commencer (même si je savais que ça serait pas le dernier, je voulais pas commencer vénère quand même), Be proud que j’aime toujours autant. Je suis allée chez Tin Tin me disant que ça serait safe pour un début puisque bon, Tin Tin c’est pas n’importe qui quand même. Sachez que maintenant il me sort par les trous de nez bien comme il faut. Mais si je commence à en parler je m’arrêterai jamais. Donc bref, le 21 mai 2010, c’était parti pour de bon. Je suis partie à Londres peu de temps après où j’ai fait mon deuxième labret, là par contre c’était douloureux. Le mec a percé je sais pas où, mais la larme a coulé (et je suis pas douillette, je t’assure, d’autant que le premier était très bien passé alors bon). Puis quelque chose comme deux semaines après, je me faisais tatouer sept points le long de la colonne vertébrale (la colonne, ça fait mal. Genre très mal, mais c’est pas le pire, j’y reviendrai). Et le tragus, une semaine plus tard. Que je réfléchisse, on est quatre mois après mon anniversaire… En août, je me suis fait percer la nuque. Pour la première fois j’avais peur de me faire percer, et en fait ben… boh, ça pique quoi. J’ai fait un quatrième trou au lobe, je sais plus bien quand, sûrement dans ces eaux-là. Puis le 21 décembre, un troisième tatouage, Never Forget sous le bras droit. Je crois que c’est tout pour mes dix-huit ans. C’est déjà pas mal tu me diras.

Le jour de mes dix-neuf ans ma meilleure coupine d’amour m’a offert mon dernier piercing à ce jour (déjà trois ans et demi sans me faire percer, wouhouu !), un rook. Va voir sur Google, je saurais pas t’expliquer où c’est dans l’oreille. Ca m’en faisait donc quatorze, pas mal donc. Entre temps, le microdermal et la nuque ont rejeté (j’en pleure encore des larmes de sang en écoutant Kyo), mais ce sont des piercings à risque, alors même avec tous les meilleurs soins du monde, si un jour ton corps dit stop, c’est stop. Qu’est-ce qu’on a après… en août encore, le 22 (oui j’ai une mémoire des dates de psychopathe, cherche pas), je me suis fait tatouer sur le bras gauche. Tu connais Voodoo Girl de Tim Burton ? Bon ben c’est le cœur de cette fille. Ma meilleure coupine (toujours la même hun) me l’a offert presque entièrement et elle a le même sur le haut de la cuisse. Love 4ever quoi. Puis je suis partie vivre en Angleterre où je me suis dit un matin « tiens, j’irais bien me faire tatouer » (en vrai). J’ai dessiné une ancre et je suis partie voir le tatoueur du patelin où je vivais et quelques jours plus tard c’était parti. Il l’a ratée, ça m’énerve, j’aimerais le faire recouvrir mais avec le temps je m’y fais, d’autant qu’elle est petite et derrière la cheville alors je l’oublie. Et puis je suis rentrée à Paris. Et puis j’ai eu vingt ans et pas d’argent. Et puis j’ai eu vingt et un ans et j’ai demandé un tatouage, le dernier en date (le tatouage c’est cher). Une tache de peinture bleue sur tout le flanc. J’en ai sué, pleuré, saigné (en vrai aussi) pendant huit heures (en trois fois), mais ça valait le coup. Tout ce que je peux te dire, c’est que les côtes flottantes c’est affreux à se faire tatouer. Moi qui trouvais jusqu’à maintenant que ça piquait, j’ai failli tomber dans les pommes plusieurs fois. Et pourtant je me suis fait pas mal charcuter avant ça.

C'est joli la cicatrice de rejet pas vrai ?
Morale de l'histoire : quand ça commence à rejeter, enlève-le tout de suite.
Voilà pour l’historique. Si je résume, quatorze piercings (douze maintenant) et six tatouages. Et pour rigoler un peu, je vais compter combien ça a coûté en tout - attends je sors la calculette. On en a pour 650€ de piercings et environ 1000€ de tatouage. Je vaux super cher en fait ! Et encore, j’ai pas compté ceux que j’ai pas payés ou les lobes que tu fais enfant. Je pourrai toujours revendre une oreille quand les temps seront durs. Alors voilà. La MC coûte cher, demande du temps, de l’investissement à tous les niveaux. Parce qu’au-delà de l’argent que coûte le coup d’aiguille, il y a les bijoux, les soins et les précautions. C’est douloureux, c’est chiant de s’en occuper, même si on dirait pas comme ça. Je dois nettoyer très régulièrement mon écarteur, intérieur et extérieur, le rook aussi puisqu’il a tendance à tourner dans le cartilage et donc à faire des croûtes, enlever de temps en temps les papillons des boucles d’oreilles pour les nettoyer, faire attention aux piercings buccaux puisqu’ils sont très sensibles : la langue peut gonfler dès qu’elle se sent agressée (malade, trop bu, trop fumé et t’es parti pour souffrir pendant une journée), les labrets si tu mets tes doigts sales trop longtemps dessus, sans parler de ceux qui ont rejeté… Pour les tatouages, c’est pas mieux : pas de soleil, ou alors les rares fois où je m’expose c’est avec de la crème solaire indice 50 minimum dessus (les tatoueurs disent pas de soleil dessus pendant quelques mois, mais si tu veux les garder beaux c’est tout la vie qu’il faut les protéger, m’enfin ça tombe bien je suis pas une grosse fan d’UV), ne pas gratter pendant la cicatrisation, les laver correctement, éviter tout ce qui pourrait agresser ta peau… En bref, c’est du travail.

Alors maintenant, comment expliquer cette démarche au reste du monde. C’est là que ça devient compliqué. Parce que les phrases du type « Mais tu feras comment quand tu seras vieille ? » « Mais pourquoi tu fais ça ? » « Et si un jour t’en as marre ? » « Non mais tu penses à l’image que tu renvoies ? »  « Et tu feras comment quand tu voudras trouver du travail ? » « Tu fais ça pour la mode ? », ça commence à me retourner l’estomac sévèrement. Alors oui, je me rends compte que c’est pas commun (même s’il y a bien plus extrême que moi) et que ça peut être mal vu. Que ça ne plaise pas à tout le monde d’accord, que ce soit mal vu par contre, j’ai du mal à comprendre pourquoi.

Oui, j’ai réfléchi à ce que je faisais de mon corps, et je ne vois pas ça comme une dégradation, bien au contraire, je trouve mon corps bien plus beau au fil des tatouages et mes piercings font partie de moi. Quand j’enlève mes labrets pour aller travailler, c’est comme s’il me manquait un bout de bouche. J’ai du mal à accepter mon corps, mon gras et tout le reste. Avec la tache sur le flanc, je ne fais plus attention à mon ventre et à mes vergetures quand je me regarde (du côté droit, du moins), avec le cœur sur le bras j’oublie que mes bras ne sont pas les plus beaux et les plus fermes du monde. J’entreprends ça presque comme une œuvre. Il faut réfléchir à la composition, à ce qui ira bien ensemble si je les fais faire à proximité, à l’harmonie du tout. Comme pour un tableau en somme.

Cette image de tatoué donc junkie/rebelle/bon à rien (rayez les mentions inutiles) me révulsent. Pourquoi ? Chacun devrait avoir droit à son expression personnelle. Certains choisissent la mode, d’autres la peinture ou l’écriture ou tout à la fois, moi j’ai la MC. C’est un exutoire, une épreuve. Ca coûte cher, certes, mais ce n’est pas en vain. J’ai arrêté de me faire percer parce que je ne ressentais plus rien. Plus aucune appréhension, aucune accélération cardiaque en rentrant dans le cabinet, aucune moiteur dans les mains, aucune adrénaline, c’était devenu quelque chose de presque banal pour moi. Bon, j’avoue que ces temps-ci ça me démange un peu, ça commence à faire longtemps. C’est une partie de ce qui me plaît là-dedans, et c’est plus durable qu’un saut en parachute. Ce sont des souvenirs éternels d’événements, de gens, de passages de ma vie, ils sont inscrits en moi comme un livre dessiné sur la peau. Et c’est prenant, c’est addictif, quand tu rentres chez le tatoueur/perceur, il y a une odeur que j’adore (ça sent le désinfectant en gros, mais moi j’adore, chacun son truc), une ambiance particulière, presque toujours bon enfant, comme si t’étais à la maison. Ca n’a rien d’un monde de dépravés, je t’assure. Même si je n’aime pas tout ce qu’englobe la MC (à savoir la scarification version artistique, les implants genre boule sous la peau, les suspensions et autres), je comprends ce qui peut pousser à la pratiquer. C’est l’idée de vouloir aller toujours plus loin, comprendre les limites de son corps et s’amuser avec. Aux vieilles du seizième, je comprends pas ce que vous trouvez  à vos yorshires, mais si vous les aimez, alors tant mieux. Faites de même. Comprenez ici que je ne m’adresse pas qu’à ces harpies mais à tous ceux qui nous jugent et qui nous condamnent.

Vingt-deux ans, trois piercings et toutes mes dents !

Pour alléger la chose, je vais vous raconter une histoire.
C’est l’histoire de Kim qui part passer un entretien d’embauche pour un job de caissière pour trois semaines à porte Maillot chez Carrefour Market. Prends un peu le temps d’analyser la chose. C’est fait ? Bon. Puisque je partais en Angleterre trois semaines plus tard, je m’étais lâchée capillairement parlant (à savoir : la moitié des cheveux roses fluo). Je me suis quand même présentée en entretien les cheveux en chignon banane pour tout cacher, les oreilles presque bien camouflées, chemise sur tatouages tout bien comme il faut. Restaient les labrets. Bon on s’en fout, c’est pour être caissière quoi. Mais d’avoir pris toutes ces précautions c’est déjà pas cool et ça en dit long. Donc l’entretien se passe plutôt pas mal (entendez dans les sous-sols d’un supermarché éclairés aux néons en face d’une vieille en robe/blouse à fleurs à répondre à des questions nulles sur pourquoi je veux TROP être caissière pendant trois semaines à part pour la thune). Puis vient la question du snakebite… « Et les petits trucs là, vous pouvez les enlever ? » Non. Non je ne les enlèverai pas. « Eeeet… pourquoi ça ? » Parce que, Madame, sauf votre respect, je ne vois strictement pas en quoi ça gênerait mon activité de scannage d’articles. S’en est suivi un discours de dix minutes sur en quoi ça pourrait choquer la clientèle « parce que bon, on est dans le seizième tout de même, nos clients ont un certain standing, et vous renvoyez une image… » Qu’est-ce qu’elle a mon image ? T’as l’impression que je vais te sauter dessus pour te bouffer ? Que je me pique six fois par jour ? En tout cas j’ai toujours l’air plus aimable que toi avec ta blouse à fleurs immonde. Et moi les gens m’arrêtent dans la rue pour me dire que j’ai un super look. Alors pour résumer, je refuse d’enlever mes piercings pour trois semaines de caisse (puisque je savais pas s’ils se reboucheraient et que j’avais pas besoin de ce job si ce n’est pour avoir un peu de sous de côté), apparemment il n’y a pas de sous métiers, que je serai pas étudiante toute ma vie, que je renvoie une image « voilà », que « elle va en penser quoi la famille en Angleterre quand elle va vous voir arriver ? » (spoil : elle va en penser que tout le monde s’en est foutu allègrement), que même dans le monde de l’art il faut être bien sous tout rapports et beaucoup d’autres choses… J’ai donc fini par lui montrer tout ce que je lui avais caché. Spoil bis : j’ai pas eu le job.

Je vous présente la souffrance.
Ca, c’était il y a trois ans. Et aujourd’hui plus que jamais je clame que chacun devrait disposer de son corps comme il l’entend. Ouais, ça fait un peu discours pour le droit à l’avortement mais bon. D’ailleurs, oui à l’avortement pour toutes, susuuu ! Je m’égare, il est tard. Donc chacun devrait disposer de son corps comme il l’entend. Parce que c’est ton corps, c’est ta peau que tu bourres d’encre et de trous, c’est tes cheveux que tu martyrises à les (dé)colorer n’importe comment, c’est ta langue que tu décides de percer ou de couper en deux, et après ? Il parait que la société évolue et que c’est de mieux en mieux accepté. Je dis bien il PARAIT. Parce que je me souviens plus exactement des chiffres, mais c’est quelque chose comme un français sur dix qui est tatoué maintenant. Mais combien le font dans le dos, sur la cheville ou des endroits cachés pour les raisons évoquées plus haut ? Juste « un petit truc sur l’omoplate pour pouvoir le cacher facilement » ? Si t’as juste pas envie de le voir tous les jours, d’accord. Puis ne pas vouloir se faire tatouer tout le bras, c’est plus que compréhensible. Mais j’en connais qui aimeraient voir leur avant-bras tatoué par exemple, et qui ne le font pas à cause du monde professionnel. Ce qui est drôle, c’est que des avocats se font tatouer intégralement le corps à l’exception des parties visibles avec un costume. Vous l’engageriez si vous le saviez ou si ça dépassait sur sa main ? Probablement pas. Et pourtant, même avec 40 ou 50% du corps recouvert d’encre, il est aussi compétent qu’un autre et ce n’est pas un rebelle dépravé.

Que les gens ne comprennent pas ce qui nous motive à faire cela, je l’entends. Mais qu’on soit jugés, rejetés et le reste, ça me révolte. Vous qui vous faites tatouer un petit papillon caché chez quelqu’un de peu fiable et qui faites percer les oreilles de vos petites filles par des bijoutiers pas qualifiés, ignorants des mesures d’hygiène et de sécurité avec des pistolets sales et ce qu’il y a de moins stérile sur terre, vous vous permettez de nous rejeter. Tant que ces modifications n’altèrent en rien notre travail, je ne vois pas ce qui peut vous gêner. D’autant que (je parle pour moi là) je me fais régulièrement arrêter dans la rue, soit pour me dire que je suis belle telle que je suis (genre… chez Leclerc), ou que j’ai un super style, et celles que je préfère, les quinquas qui me disent qu’elles adoreraient faire ça mais qu’elles auraient jamais le cran… (c’est souvent pour les cheveux multicolores, mais les MC jouent pas mal aussi). Pour ma part, j’ai décidé de continuer peu importe les difficultés professionnelles ou les jugements auxquels je serai confrontée, et je risque pas de changer d’avis. Et puis quand je serai vieille, ma peau pendra, alors autant que ce soit avec des jolis dessins dessus.


Le Compeed en prime.
Si j’ai un message à vous faire passer, ça sera celui-là : faites ce que vous voulez de votre corps tout en en prenant soin. Ne faites rien que vous pussiez regretter, et assumez comme j’assume mon ancre moche à la cheville et ne suivez pas juste une mode parce qu’avoir trois étoiles derrière l’oreille c’est cool sur les autres. On n’a pas tous la même approche de la chose, si vous devez réfléchir trois ans pour sauter le pas, faites-le. Si vous n’en avez pas envie, ne le faites surtout pas. Les cheveux repoussent, pas votre peau. Assumez les soins qu’impliquent toutes ces modifications. Ne faites rien pour les autres mais pour vous-mêmes. Et surtout, aimez-vous tel que vous êtes. Rejoignez mon combat, on est déjà deux, mes cheveux roses et moi.

En bonus : quand je serai vieille, je veux bien ressembler à cette dame, les faux cils en moins. J'ai déjà les marques de soutif. 



5 commentaires:

  1. Comme je te comprends ! J'ai porté des dreads synthétiques multicolores (arc-en-ciel), phosphorescentes durant 5 ans lorsque j'étais ado et je peux te dire que les remarques ça y allait ! Mais bon, à cette époque j'étais jeune, fière et insouciante (je m'en battais la race quoi). J'ai également longtemps eu un look ultra coloré (4 guêtres à chaque bras et chaque jambe, jupe rose sur pantalon jaune etc) car je détestais ressembler aux autres qui se ressemblaient déjà entre eux. Avec le temps, j'ai fini par me calmer vestimentairement parlant, mais je me permets toujours certaines extravagances, parce que j'adore ça, il faut le dire. Il est vrai qu'aujourd'hui j'attire beaucoup moins l'attention qu'avant et donc j'attire moins les railleries. Il est difficile d'être "différent" dans une société hétéronormative, moutonesque au possible, et qui est fermée à toutes formes d’excentricités.
    Pour en revenir, au MC, j'ai trois tatouages que je porte fièrement car ils reflètent qui je suis. Evidemment j'ai eu droit aux "mais tu vas pas regretter ?!", ça c'est vraiment une phrase qui me fait rire car la personne se rend pas compte que si t'es pas la dernière des péquenaude, tu es consciente que passer quelques heures à souffrir le martyr pour un dessin est un vrai choix. Alors bon je répond toujours calmement que non, que je ne regretterai pas, que c'est mon choix un point c'est tout et qu'on me foute la paix ahaha Pour ce qui est du travail, je suis dans une agence d'hôtesses d'accueil, alors certes, mes tatouages sont plus ou moins dissimulables mais personne ne m'a gonflé avec, ni les patronnes, ni les clients ! ;)
    Sinon pour finir, ton tatouage burtonesque est magnifique ! <3

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    1. Aha les dreads fluo je kiffe trop pas x)
      Après je sais pas pour moi-même si ça s'agit de se démarquer forcément (enfin, doit y avoir une part de ça c'est sûr) ou si juste je fais ce que j'ai envie. Ca doit êre un mélange des deux, il me faut une auto analyse. Mais ouais, c'est pas facile de se démarquer. Faut avoir de la répartie quoi! Après avec le temps je m'en fous mais bon, j'ai fait petit à petit.

      Mais siii tu peux regretter, mais t'as pas envie de penser à ça! Si ça se trouve dans 15 ans on trouvera super moche mais mais... Ben on verra dans 15 ans quoi! Puis quand je dis ça aux gens moi je finis par leur dire que même si je finis par regretter (je pense pas, mais je suis pas à l'abri) ben ce sont des choses qui font partie de moi et de mon histoire et que je les verrai toujours comme des souvenirs tout ça tout ça :) et puis oui, laissez moi me faire souffrir et payer cher et puis c'est tout hun!
      Et merci pour le burtonsesque :) toi t'as quoii? Et moi ils ont renoncé au travail (le Starbucks c'est nul). Y a deux ans en commençant je faisais gaffe à tout, puis j'ai dit merde petit à petit, boucles d'oreilles, les tatouages que je cache plus, les cheveux... Puis je crois qu'ils ont abandonné )

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    2. Hé ! Vous vous êtes pas mes coupines pour rien :D
      Je suis trop fan des dreads arc en ciel pour ma part !

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  2. (Putain le seum j'ai cliquer sur déconnecter mon commentaire s'est effacé... Je vais essayé de tout réécrire >_<)
    J'adore énormément tes tatouages et tes piercings ! Surtout tes points sur la colonne et ta tache (je comprend mieux certains dessin d'ailleurs !) ! Et je suis absolument tout à faisquement d'accord avec ce que tu dis. On ne devrait pouvoir être qui on veut, ressembler à ce que l'ont souhaite et pouvoir nous exprimer librement, sans que cela nuise à autrui. C'est juste nous qui avons un manière de voir les choses bidons. Car dans certains pays les piercings, tatouages et scarifications sont des signes de maturités et de beautés. Alors pourquoi pas ici aussi ? Après tout nous avons aussi des signes de beauté comme tu as pu le dire. On doit être bronzé, on se décolore les cheveux, on s’épile. Alors je vois pas en quoi une souffrance est plus normale qu'une autre. C'est nos vies, nos corps, nos façons de voir les choses. Tout est relatif, la beauté comme la normalité. Moi je trouve ça moche de vouloir rentré dans une normalité qu'on nous impose.
    Quand j'étais plus jeune (eh ouais.), j'avais un look bizarre aussi (kasdédi Mathy !). Je ne cherchais pas spécialement à être jolie, juste à exprimer ce que j'étais à cette époque. Des mèches rouges, des pantalons trop larges pleins de peintures, des t-shirt informent et des grosses chaussures. Bon maintenant j'exprime autre chose ! Mais ce qui me sidère toujours autant, c'est de voir l'indécision débile des gens. Un jour on te rejette pour ta différence, et le jour d'après on te trouve cool car par le malheureux hasard que voilà tu portes un truc qui as été décrété cool par le grand bureau de la mode. Après je ne m'insinue pas différente. Peut être différente de ce que perçois des autres, mais j'entre parfaitement dans ma normalité. Mais je crois que quelque chose dois être écris sur mon visage car même "habillé normalement" on continue de m'exclure, de mal me regarder, de me balancer des réflexions ou de m'ignorer.
    Je n'ai pas de tatouages ni de piercings, car je change souvent d'avis et d'idée. Donc mieux vaut ne pas se lancer avant d'être sure. Et puis même si cela me plairait, je crois que je n'en aurait pas, car je suis d'une nature à changer. Par exemple là je suis dans une phase exceptionnelle de frittes, qui partira dans un mois ou deux. Aucun rapport, mais voilà.
    Bon j’arrête là parce que c'est pas mon article !
    Sinon je voulais savoir, tu n'en à pas parler, mais que penses-tu de cette mode des tatouages ? Cela ne t'énerve pas de voir tout ça ? Toutes ses minettes qui regretteront ce geste dans 10 ans, au même titre que les symboles chinois, les petites fée, les diablotins et les étoiles ? Parce que moi ça m'agace fortement !

    En tout cas, j'aime tout ce que tu es, ce que tu reflètes ! J'aime que tu oses, j'aime que tu aimes ! Je t'adore comme ça :D !
    (Et puis la vielle du Carrefour a qu'a chier son balai)

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    1. AHAHAH tu m'étonnes que t'aies eu le seum si tout ça s'est supprimé!
      Je saurais pas mieux te répondre que tout ce que j'ai déjà écrit (puis sinon ça va encore faire six pages) mais je suis trop d'accord avec vous. Je comprends pas ce qu'il y a de mal à la différence. Autant les gens qui me disent que c'est cool mais qu'ils oseraient jamais, je comprends entièrement, ça me fait même plaisir. Ceux qui essaient même pas de comprendre, je les emmerde et puis voilà. On fait tous des trucs qui sont pas au goût de tout le monde et c'est NORMAL m'enfin! On aime pas tous les mêmes choses! Mais même quand je trouve un truc moche sur quelqu'un d'autre, bon je critique parce que je suis la médisance incarnée (quoique je me suis calmée ces dernières années) mais au fond, je me dis que ça doit lui plaire et puis ben tant mieux. Faut juste assumer ce qu'on aime. Et je me dis que ceux qui essaient pas de comprendre c'est qu'ils ont un blocage quelque part, qu'il y a quelque chose qu'ils assument pas. J'ai pensé à de la jalousie (par rapport au fait d'oser), mais je sais pas si c'est vraiment ça. D'autant que je fais pas tout ça pour me démarquer spécialement (même si je me rends compte que les jours où je suis habillée super basiquement sans maquillage et cheveux de couleur cachés - avant qu'ils le soient complètement aha - je me sentais super invisible et pas super à l'aise, mais peut-être que c'est juste que j'ai tellement l'habitude de l'inverse que ça me perturbe maintenant x)
      Ce que je comprends pas c'est pourquoi c'est si mal accepté en France alors que ma meilleure coupine elle vit en Allemagne en ce moment elle m'a raconté qu'elle se fondait complètement dans le décor et que c'était la fête, chacun fait ce qu'il veut de son corps et de son look et que tout le monde s'en bat les steaks. Pareil quand je vivais en Angleterre, je me sentais pas observée, ou alors si je l'étais je savais que c'était parce que les gens aimaient (ou pas), mais qu'ils se disaient pas WHAT ZE FUCK C'EST QUOI CA. Faut s'ouvrir un peu la tête quoi.
      Et t'as raison, si t'es pas sûre fais pas :) m'enfin moi y a trop de trucs que j'ai fait sur des coups de tête, je suis pas une référence aha. Je prône juste le RESPECT des autres. Citout.
      Et la mode des tatouages non ça m'énerve pas plus que ça, je me dis juste qu'elles sont couillonnes et que ça sera tant pis pour elles quand elles regretteront en voyant ces erreurs de jeunesse. Ce qui m'énerve par contre, c'est la meuf qui a un micro truc caché dans le dos qu'elle a choisi dans un livre de flashes et un vieux diamant dans le nez et qui va te faire la morale ou te raconter sa vie genre "ah ouaiiis c'est trop du défii et tu comprends un papillon c'est trop personneeel et gnagna...". Genre les épreuves de sa vie. Ouais t'es passée sous les aiguilles, mais bon la démarche elle est pas là non plus, c'était juste histoire de dire je l'ai fait quoi... Ca, ça m'exaspère.
      Je crois de toute façon que quelle que soit l'apparence qu'on arborera, y aura toujours quelqu'un pour te balancer quelque chose à la tronche...

      Mais merci, je me sens... entendue :) et ça fait du bien.
      (Et je suis sûre qu'elle a dû mourir de constipation depuis le temps. Et les frites c'est bon. Chacun son truc, moi je suis en phase jambon ces temps-ci.)

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